
Les fleurs animées suivi de
Botanique et horticulture des dames
par J. J. Grandville, par le Comte Foelix
[alias Louis-François Raban] ;
introduction par Alphonse Karr ; textes par Taxile Delord
Fruit du travail commun d’un caricaturiste, d’un publiciste et d’un écrivain de la veine romantique, botaniste à ses heures, les fleurs animées sont sans doute une parenthèse dans l’activité de chacun des auteurs. On y devine cependant le style et l’esprit, chacun à sa manière. Destiné à un public féminin, l’ouvrage est paru à la façon d’un feuilleton en 83 livraisons entre février 1846 et janvier 1847. Cette édition est suivie d’un essai sur la botanique destiné à ce même lectorat.
Les fleurs incarnées en femmes sont à la recherche du pays de la fée aux fleurs. Les textes oscillent entre explications botaniques et personnages d’une histoire qui passe de l’une à l’autre au gré des illustrations. Chaque fleur nommée est ainsi illustrée au fil des pages.
Ce qui lie les différents auteurs de cet ouvrage sont sans doute la forme de l’allégorie, une parenthèse parfumée et romantique dans leurs préoccupations critiques, qu’elles soient artistiques, politiques, sociales. Certaines fleurs pourtant, laissent entrevoir de nombreuses références symboliques : attributs guerriers pour le Laurier, emblèmes de commerce pour le tabac, la faux pour l’immortelle. Les illustrations révèlent aussi maints animaux et objets animés, des interprétations en mouvement.
Né à Avignon, journaliste, il rédige dans plusieurs journaux puis devient rédacteur en chef du Charivari. Son humour témoigne du second empire (il en écrit sa version historique) et de la vie parisienne.
Taxile Delord et J. J . Granville ont travaillé ensemble sur plusieurs ouvrages.
Jean Ignace Isidore Gérard, dit J. J. Grandville (1803-1847).
Dessinateur, aquarelliste, caricaturiste et lithographe, né à Nancy, ville de Callot, dans une famille d’artistes.
Caricaturiste d’abord, il illustre par ses gravures la Monarchie de juillet tel cette « grippe » paru dans un journal caricaturiste en 1831 et publie beaucoup dans la presse satirique de l’époque.
Il illustre des classiques tels que les Fables de la Fontaine, le Voyage à Lilliput : premier voyage de Gulliver, les Aventures de Robinson Crusoé, et d’autres encore. Son style zoomorphe pour de nombreuses illustrations lui vaut de nombreuses copies et son influence chez les surréalistes a été souvent citée.
Journaliste, écrivain d’origine allemande, installé à Paris, rédacteur en chef du Figaro de 1836 à 1838. Républicain, proche de Victor Hugo, les années du Second Empire le pousse dans le sud de la France, où il se tourne vers l’horticulture, tout en conservant ses activités d’écriture. Plusieurs fleurs et fruits portent son nom : la « Poire Alphonse Karr », le « Bambusa multiplex Alphonse Karr », et un dahlia. Il rédige ainsi l’introduction à cet ouvrage :
« Il y a plusieurs façons d’aimer les fleurs. Les savants les aplatissent, les dessèchent et les enterrent dans des cimetières nommés herbiers, puis ils mettent au-dessous de prétentieuses épitaphes en langage barbare…Les amateurs aiment les fleurs rares…Leurs jouissances consistent beaucoup moins à avoir certaines fleurs qu’à savoir que d’autres ne les ont pas… »
- Louis-François Raban (1795-1870), alias le comte Foelix
Cet auteur aux multiples pseudonymes, nostalgique de Napoléon, a beaucoup écrit : des monographies historiques, des pamphlets politiques, mais aussi des ouvrages sur le savoir-vivre, des sujets scientifiques adaptés aux « dames »-ou encore des romans populaires. La Minéralogie des dames paru chez le même éditeur G. de Gonet ou encore L’astronomie des dames, texte paru en seconde partie d’un autre ouvrage de J.J. Granville alternent avec Le Trésor de la cuisinière et de la maîtresse de maison, La vérité sur la maison Rothschild ou encore Code galant ou l’art de conter fleurette…
Référence : RES.P X498
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